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Diagnostic digital : L'avenir de l'IA

Diagnostic digital : L'avenir de l'IA

Bonjour Michaël, pourriez-vous nous parler de ce qui vous a incité à fonder DIMM.UP, et comment votre parcours personnel a influencé votre vision de la transformation digitale et de l'IA ?

J'ai fait mes premiers pas dans le numérique en développant mes premières lignes de code en 1981. Depuis j'ai vu arriver le PC, Internet, le mobile, les réseaux sociaux et maintenant l'intelligence artificielle. La plupart des gens, en particulier les dirigeants, se sentent perdus face à ce flot permanent de nouveautés. Il y a des fondamentaux à connaître et de bonnes pratiques à mettre en place pour appréhender ce monde numérique et surtout en tirer profit. J'ai co-écrit trois livres sur ce sujet et j'ai ainsi publié le premier modèle de maturité digitale permettant de comprendre en profondeur les forces et faiblesses numériques de l'entreprise. Les lecteurs des livres demandaient s'il existait un outil pour faire un diagnostic digital s'appuyant sur le modèle. La suite logique était de monter une entreprise et d'éditer une plateforme SaaS offrant sur abonnement un accès à plusieurs méthodologies de diagnostic digital complémentaires. C'est ainsi que la plateforme dimmup.com est née. Elle intègre bien-sûr l'IA, en tant qu'ultime vague de digitalisation.

Avec plus de 400 diagnostics numériques réalisés, quelles sont les principales tendances ou défis que vous avez identifiés récemment en matière de maturité digitale et IA dans les entreprises ?

Le principal problème est le manque de compréhension de ce que signifie d'adopter en profondeur le digital et l'IA, au niveau des directions générales. Ce qui s'accompagne d'une difficulté à étudier le sujet honnêtement. Or l’expérience montre que les dirigeants qui prennent le temps de poser un diagnostic digital objectif et sans parti pris, sont bien mieux armés pour prioriser leurs investissements dans le numérique. En particulier concernant l’IA, un diagnostic digital aide à identifier si les prérequis sont en place, notamment en termes de data, de culture d’entreprise, d’architecture du système d’information, de juridique, et de bien d’autres aspects. Une entreprise qui veut sérieusement se lancer dans l’IA, doit absolument avoir un regard lucide sur ses capacités. C’est là qu’un diagnostic digital à 360 degrés est utile. Il demande un effort, certes, mais il éclairera le chemin vers un usage de l’IA générateur de valeur de manière pérenne.

En tant qu'auteur et conférencier, comment croyez-vous que la compréhension du public envers la transformation digitale et l'intelligence artificielle a évolué, et quel rôle voyez-vous pour vous-même dans cette évolution ?

En 2022, alors que je venais de sortir mon troisième livre, une personne m’a dit : "la transformation digitale, c’est terminé, tout le monde est désormais dans le digital." Le 30 novembre 2022, ChatGPT a été révélé au grand public. Vous connaissez la suite : une déferlante d’IA, notamment des IA génératives, a fait la une des journaux. Comme à chaque nouvelle vague de digitalisation, les profanes sont tombés dans le panneau des "pionniers" et ont adopté des outils sans réfléchir. De ce point de vue, la compréhension du public de la transformation digitale a peu évolué. Les grands groupes sont mieux lotis car ils se sont staffés depuis une vingtaine d’années. Les PME sont plus démunies, chahutées, comme des canards sans tête. L’intelligence artificielle accélère le mouvement. Et qui dit accélération dit obligation d’avoir des fondamentaux de digitalisation solides. En effet, on ne peut pas courir si on ne sait pas marcher. Mon rôle est d’éclairer le chemin dans la digitalisation et l’adoption de l’IA. J’aide les dirigeants à prendre du recul, tout en les inspirant avec les innovations qui pourront être utiles à leur entreprise.

Pouvez-vous nous expliquer le modèle DIMMUP que vous avez créé pour l'IA ? Comment se distingue-t-il des autres approches en matière de transformation digitale ?

Le modèle de DIMM.UP couvre les six leviers de digitalisation : stratégie, organisation, personnel, offre, technologie & innovation, environnement. Il est décomposé en 115 indicateurs. La plateforme dimmup.com s’adapte au contexte de l’entreprise pour proposer les indicateurs les plus pertinents compte-tenu de sa taille, de son secteur, de la zone géographique où elle est implantée. C’est en évaluant chacun des six leviers que l’entreprise peut comprendre sa capacité digitale et par conséquence à adopter l’IA. La première différence majeure avec les autres approches est sa transparence : le modèle a été publié. Si vous voulez comprendre pourquoi il est découpé en six leviers, pourquoi les indicateurs proposent chacun 5 niveaux de pratiques et les bases scientifiques sur lesquelles il s’appuient, vous pouvez lire le livre La transformation digitale pour tous !, sorti en 2022 aux éditions Pearson. La deuxième différence majeure est l’objectivité de la plateforme dimmup.com. Tout ce qui concourt à la digitalisation et à l’adoption de l’IA est mesuré. La plupart des autres approches ont tendance à porter l’accent sur ce qui leur permettra de vendre une prestation. DIMM.UP veut d’abord aider ses clients à comprendre en profondeur tous les aspects du digital et de l’IA. La troisième différence majeure est la disponibilité de la plateforme dimmup.com. Un simple abonnement suffit pour accéder à trois méthodologies de diagnostic. Les abonnés Premium ont même accès aux données de benchmark. Aucune autre plateforme au monde ne propose ce niveau de service dans le domaine du diagnostic digital et IA.

En tant que coach pour les comités de direction, quelles sont les compétences clés ou les mentalités que vous pensez essentielles pour réussir une transformation digitale avec l'IA au niveau exécutif ?

La curiosité sur le digital et l’IA. L’ouverture d’esprit. La capacité à remettre en question les acquis, à faire bouger les lignes. La force de conviction. La vision à long terme de ce que l’entreprise pourra faire grâce au digital et l’IA. La résilience de l’organisation pour supporter les changements permanents liés au digital. La co-construction des programmes de transformation digitale entre les dirigeants et les managers opérationnels. L’implication des collaborateurs. L’écoute des partenaires, des fournisseurs, et plus généralement du marché. Une culture d’apprentissage permanent se nourrissant de ce qui se passe au-delà du secteur de l’entreprise. Ce qui fait beaucoup de qualités et passe par une gouvernance adaptée.

Quelle est l'importance de l'écoute active et de l'approche collaborative dans la conduite de projets de transformation digitale réussis, et comment appliquez-vous ces principes chez DIMM.UP ?

Elle est majeure. Il faut bien comprendre une chose : il y a beaucoup trop d’innovations dans le numérique et l’IA pour qu’elles soient appréhendées par un seul individu. Avoir l’humilité d’accepter que de bonnes idées peuvent venir de tout le monde dans l’entreprise, est essentiel. Les collaborateurs de terrain ont souvent de très bonnes idées pour utiliser le numérique et gagner en efficacité. Les plus innovants sont d’excellents mentors pour leurs collègues. Lors d’un diagnostic digital avec DIMM.UP cet aspect est évoqué en toute transparence avec les cadres dirigeants. Ce qui les amène à réfléchir. À se rendre compte qu’ils sont peut-être passés à côté de solutions pratiques, en n’écoutant pas suffisamment toutes les parties prenantes. L’autre avantage avec DIMM.UP est que ces principes sont cohérents avec tous les autres aspects de la transformation digitale. Il devient ainsi plus facile de la piloter en réalisant régulièrement un diagnostic digital. Car au fil du temps, le monde change, que ce soit à l’extérieur comme à l’intérieur de l’entreprise. En ce début 2025, nous ne sommes qu’au début de la révolution IA. Ainsi, piloter la transformation digitale est plus nécessaire que jamais.

En regardant vers l'avenir, comment envisagez-vous l'évolution des technologies de l'IA et leur impact sur la transformation digitale dans les entreprises d'ici les prochaines années ?

Les IA vont devoir se spécialiser afin d’être soutenables. Sinon nous courrons à la catastrophe écologique. Le développement d’IA locales, en France et en Europe, est aussi pour notre pays et notre continent un enjeu majeur. Au risque d’une dépendance économique et stratégique qui nous mettra en position de faiblesse par rapport aux grands acteurs, principalement les États-Unis et la Chine. Il y a enfin un besoin colossal de développement de la culture IA qui a pris beaucoup de retard en France, laquelle est déjà dans le ventre mou des pays européens au niveau de la digitalisation de son économie. Les technologies IA s’inviteront progressivement dans tous les outils du quotidien, de manière plus visible qu’elles le font depuis plusieurs années. Mais encore une fois, si les bases fondamentales de digitalisation sont fragiles, l’adoption de l’IA apportera peu de valeur. Ce qui suppose pour l’entreprise d’être lucide sur ses capacités digitales actuelles, afin de se construire une feuille de route réaliste d’adoption de l’IA génératrice de valeur pérenne.

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