Dans une salle comble où se côtoyaient entrepreneurs, chercheurs, décideurs politiques et professionnels du numérique, Ori Goshen a livré une keynote engagée, axée sur la transformation radicale du travail par l’intelligence artificielle. À l’heure où la frontière entre travail humain et tâches automatisées devient de plus en plus floue, cette intervention a mis en lumière une nouvelle ère : celle de la super productivité.
"AI All the Work!" : Comment l’IA Redéfinit le Travail et Propulse la Productivité

Par notre envoyé spécial Hervé GONAYRAISE : Carrousel du Louvre, Paris,

« Nous devons appliquer l’intelligence artificielle à tout ce que nous faisons. »

Cette déclaration percutante d’Ori Goshen, co-fondateur et co-CEO d’AI21 Labs, a ouvert la voie à une réflexion profonde sur l’avenir du travail lors du sommet "AI All the Work!" organisé par le RAISE Summit au Carrousel du Louvre, à Paris.


Une révolution silencieuse : du travail manuel au travail de la connaissance

S’appuyant sur les travaux de Peter Drucker, Ori Goshen rappelle que le concept de travail de la connaissance (knowledge work) n’est pas nouveau. Mais sa place dans l’économie, elle, a spectaculairement changé. Alors que ce type de travail ne représentait que 15 % de l’économie américaine dans les années 1950, il constitue aujourd’hui 76 % des activités professionnelles. Un glissement qui bouleverse nos modèles productifs et nos outils de gestion.

Dans ce nouveau paradigme, le travail ne consiste plus uniquement à exécuter des tâches, mais à résoudre des problèmes complexes, à analyser de l’information, à prendre des décisions. Et c’est précisément dans cette complexité que l’IA trouve sa pertinence : non pas pour remplacer l’humain, mais pour l’amplifier, le soutenir, et l’inspirer.


6 milliards de tâches, un seul objectif : mieux travailler

Une donnée marquante a cristallisé l’attention de l’audience : 6 milliards. C’est le nombre estimé de tâches qui structurent le monde du travail aujourd’hui. Face à cette mosaïque de micro-actions, l’enjeu n’est plus simplement d’automatiser des fonctions, mais de décomposer les tâches, de les orchestrer intelligemment, et de garantir leur fiabilité.

Ori Goshen insiste : « Dans le travail de la connaissance, le comment ne vient qu’après avoir défini le quoi. » Cela signifie qu’un agent d’IA ne peut être utile que s’il comprend précisément ce qui est attendu, et comment chaque étape contribue à l’objectif final.



Agentique : l’IA chef d’orchestre

Présentée comme un véritable "agent de travail", l'agentique se positionne à l’opposé des IA génératives classiques souvent limitées aux tâches unitaires. Ici, il s’agit d’un système capable de gérer des flux de travail complexes, en validant chaque étape, en assurant une traçabilité des décisions, et en permettant aux utilisateurs de spécifier précisément leurs exigences.

Ce n’est plus une simple interface conversationnelle, mais un cadre d’exécution structuré, combinant la flexibilité du langage naturel à la rigueur des environnements critiques d’entreprise.


Les limites des modèles classiques, les promesses d’une IA "opérationnelle"

Ori ne cache pas les difficultés actuelles : les modèles de langage (LLM), aussi puissants soient-ils, atteignent des plafonds de performance. Si leur taux de réussite dépasse 90 % sur des tâches simples, ils échouent souvent sur des chaînes de tâches complexes, où les erreurs se cumulent et deviennent rapidement problématiques.

La force de l'agentique réside donc dans sa capacité à gérer cette complexité. En intégrant des mécanismes de validation, de revue de code, de feedback humain et de contrôle du budget de calcul, il transforme l’IA en un outil fiable pour les environnements professionnels exigeants.


De la productivité à la super productivité

Un concept-phare de cette keynote fut celui de super productivité. Loin d’être un simple slogan marketing, il s’agit pour Ori d’un changement de paradigme : produire plus, non pas en multipliant les ressources humaines, mais en optimisant intelligemment les processus.

L’exemple le plus marquant fut celui d’Atlassian, entreprise australienne de logiciels, qui a doublé son chiffre d’affaires sans augmenter ses effectifs. Une illustration concrète de ce que peut permettre l’IA : non pas supprimer des postes, mais libérer du potentiel humain pour des projets plus ambitieux.

Ori dresse alors un parallèle historique avec YouTube : l’explosion des créateurs de contenus, rendue possible par la technologie, a donné naissance à de nouveaux métiers, formats et économies. De la même manière, l’IA pourrait déverrouiller une nouvelle ère d’innovation entrepreneuriale, où les individus peuvent bâtir davantage, plus vite, avec moins.


L’IA au service des ambitions humaines

Ce qui distingue Ori Goshen des nombreux évangélistes de l’IA, c’est sa vision centrée sur l’humain. À aucun moment il ne prétend que l’IA remplacera le travail humain. Au contraire, il insiste sur l’idée que l’IA doit rester un outil, un accélérateur, un catalyseur de créativité et de résolution de problèmes.

Dans sa vision, le succès des entreprises de demain dépendra de leur capacité à :

  • Identifier les tâches à fort potentiel d’automatisation ;

  • Décomposer les processus en étapes claires et validables ;

  • S’équiper de plateformes agentique pour structurer l’automatisation sans perte de qualité ;

  • Former leurs équipes à collaborer avec des agents intelligents, dans un esprit de co-création.


Tendances et perspectives : l’IA partout, mais pas n’importe comment

Plusieurs tendances sectorielles ont été évoquées durant la session :

  • Explosion du travail de la connaissance : les métiers les plus impactés par l’IA sont aussi ceux qui en tireront le plus de bénéfices, à condition d’être repensés intelligemment.

  • Adoption croissante de l’IA en entreprise : on observe une généralisation des cas d’usage, de la gestion documentaire à la planification stratégique.

  • Redéfinition de la création de valeur : l’innovation ne passe plus nécessairement par la croissance des équipes, mais par l’optimisation des flux de travail.


Recommandations concrètes aux entreprises

À l’issue de la keynote, plusieurs recommandations ont été formulées à l’intention des dirigeants, responsables innovation et entrepreneurs :

  • Cartographier les tâches internes : comprendre où se situent les gisements de productivité.

  • Expérimenter sans attendre : tester des outils comme Maestro sur des processus critiques, tout en gardant la main sur les résultats.

  • Développer une culture de l’itération : intégrer la validation comme une étape systématique des processus automatisés.

  • Explorer les marchés délaissés : l’IA permet d’adresser des besoins jusque-là inaccessibles pour des raisons de coût ou de complexité.


L’humain augmenté : conclusion d’une vision ambitieuse

En conclusion, Ori Goshen rappelle que le futur du travail n’est pas une opposition entre l’homme et la machine, mais une synergie. « Super productivité » signifie augmenter nos capacités naturelles, réduire les frictions, et libérer le génie humain pour résoudre les grands défis de notre temps.

Le sommet "AI All the Work!" a donc été plus qu’une démonstration technologique. Il a offert une vision inspirante d’un monde du travail repensé : plus agile, plus ambitieux, plus intelligent. Et surtout, plus humain.


En Bref : Les Clés de la Super Productivité

  • Automatisez intelligemment avec des outils d'agentique

  • Structurez vos processus par tâches claires et validées.

  • Valorisez l'humain dans ce qu’il fait de mieux : créer, penser, innover.

  • Déployez l’IA à tous les niveaux, du back-office aux fonctions stratégiques.

  • Anticipez la transition avec une gouvernance éthique, agile et responsable.


PS : En partenariat avec https://recaphub.co/

PS
: Dans ce contexte, Zenbaia se présente comme la solution innovante, permettant de créer des agents intelligents utilisant l'IA générative sans expertise technique, boostant ainsi la productivité et les performances.


Ori Goshen est le co-fondateur et co-PDG d'AI21 Labs, une entreprise spécialisée dans l'intelligence artificielle. Il a cofondé AI21 Labs en novembre 2017 et a précédemment occupé des postes de direction en technologie chez Cellwize et en tant que fondateur de Crowdx. Ori a une expérience entrepreneuriale significative, ayant également été Entrepreneur In Residence chez Cisco et fondateur de tawkon.

Hervé Gonay est le fondateur de Zenbaia, une plateforme innovante d'intelligence artificielle destinée à optimiser la productivité des professionnels. Avec une expérience significative dans le domaine du marketing et de l'IA, il a co-fondé plusieurs entreprises, dont GetQuanty et IA 4 BUSINESS. Hervé possède des compétences solides en consulting, e-commerce, et en gestion des données. Il a également occupé des postes de direction chez des entreprises renommées comme Oracle et SAP.


Partager cette page
Partager cette page
Parole d'experts




Les plus lus



À lire aussi










Les articles par date