Abby, pourriez-vous nous parler du moment où vous avez décidé de fonder Studentan.com et The DADA Agency, et en quoi votre passion pour l'IA et l'éducation a influencé cette décision ?
J’ai fondé The DADA Agency puis Studentan au moment où j’ai compris que l’IA allait transformer non seulement les entreprises, mais aussi la façon d’apprendre, de raisonner et de se construire intellectuellement.
Avec mon expérience en psychologie du consommateur et en stratégie digitale, j’ai observé que l’IA pouvait très facilement automatiser, mais plus difficilement élever. Or, chez les plus jeunes, l’enjeu n’est pas la performance immédiate mais la capacité à penser par soi-même.
Studentan est né de cette conviction :
l’IA ne doit pas remplacer la réflexion humaine, mais servir de tremplin au discernement, à la curiosité et à l’autonomie.
En tant qu'experte en psychologie du consommateur et en IA, comment voyez-vous l'impact de l'IA sur le comportement et l'apprentissage des étudiants à travers votre plateforme gratuite, Studentan.com ?
L’IA modifie radicalement la motivation, la perception de l’effort, la tolérance à la frustration et la recherche de gratification immédiate.
Si l’IA donne directement la réponse, elle devient un raccourci cognitif ; si elle accompagne, elle devient un sparring partner intellectuel.
C’est pourquoi Studentan utilise l’IA pour guider, questionner, structurer et analyser, mais jamais pour « remplir à la place de ».
Nous préférons développer :
l’esprit critique
la compréhension méthodologique
la pensée lente et consciente
la confiance cognitive
Pouvez-vous nous expliquer comment vous intégrez l'éthique numérique dans vos projets liés à l'IA, notamment à travers la Virtual Virtue Society ? Quels défis et opportunités avez-vous rencontrés sur ce plan ?
Nous travaillons selon trois principes :
Protection cognitive (limiter l’automatisation du raisonnement)
Équité et inclusion (accès, compréhension, langage et rythme adaptés)
Transparence éducative (comprendre « comment » l’IA produit la réponse)
La Virtual Virtue Society existe pour assurer chaque initiative dans une logique d’impact positif, mesurable et responsable.
L’un des plus grands défis n’est pas technique, mais culturel : expliquer qu’éthique ne signifie pas « ralentir », mais « sécuriser et pérenniser ».
Comment votre expérience en tant que directrice marketing chez Nova Genève et votre MBA en stratégie commerciale influencent-ils votre approche de l'intégration de l'IA dans l'éducation et la psychologie du consommateur ?
Ma double expertise stratégie + psychologie me permet d’aborder l’éducation avec une vision business, pédagogique et humaine à la fois.
Chez Nova Genève, j’ai renforcé ma capacité à penser expérience utilisateur, comportement, valeur ajoutée et adoption, ce qui est essentiel en EdTech où l’enjeu n’est pas seulement la technologie mais l’usage réel et durable.
Voyez-vous un rôle spécifique que l'IA pourrait jouer dans le monde du branding et des services créatifs offerts par The DADA Agency ? Avez-vous des exemples concrets de son impact ?
Oui, nous l’utilisons pour accélérer l’idéation, l’analyse comportementale, la recherche d’insights et la création de prototypes.
L’IA n’est jamais la créatrice finale ; elle est l’amplificateur de la capacité humaine.
Par exemple, dans nos projets SaaS, elle permet d’anticiper les usages, personnaliser les parcours, analyser les motivations et valider des trajectoires UX.
À votre avis, quelles compétences spécifiques en IA devraient être développées par les entrepreneurs et les étudiants pour rester compétitifs dans un monde en constante évolution technologique ?
Les compétences clés ne sont pas seulement techniques :
compréhension des modèles (pas seulement l’usage des outils)
discernement et validation de l’information
prompting et design conversationnel
méthodologie de recherche et pensée critique
gestion des biais cognitifs et algorithmiques
compétences humaines : curiosité, adaptabilité, communication
En regardant vers l’avenir, comment envisagez-vous l’évolution de l'intelligence artificielle dans l'Ed Tech, et quelles prévisions faites-vous pour les cinq prochaines années ?
Nous passerons de l’IA-outil à l’IA-mentor, capable de s’adapter à la personnalité, au niveau, au rythme et aux objectifs de chaque élève.
L’avenir ne sera pas la substitution mais la co-évolution cognitive.
Les établissements qui réussiront seront ceux qui comprendront que l’IA n’est pas un risque à contenir, mais un langage à enseigner.
Abby est la fondatrice et PDG de Studentan, une plateforme Ed Tech AI qui propose des solutions personnalisées pour les étudiants et les institutions éducatives. Elle dirige également The Dada Agency, spécialisée en branding et en marketing digital. Avec une expérience significative chez Procter & Gamble, elle a acquis des compétences avancées en intelligence artificielle, en psychologie du consommateur et en stratégie commerciale. Elle est impliquée dans la Virtual Virtue Society, promouvant des pratiques numériques éthiques.