Visa, le géant du traitement des paiements, a récemment annoncé son intention de faire évoluer le concept d'agents d'intelligence artificielle au-delà des simples chatbots. Ces nouveaux agents, qui succèdent à ChatGPT, seront en mesure de prendre en charge des tâches d'achat courantes, comme trouver un pull, faire des courses hebdomadaires ou réserver un billet d'avion. Selon Jack Forestell, le directeur des produits et de la stratégie chez Visa, cette évolution pourrait être aussi importante que l'émergence du commerce électronique.
En s'associant à des entreprises renommées, Visa cherche à connecter ces systèmes d'IA à son réseau de paiements, facilitant ainsi les transactions automatisées. Des projets pilotes ont déjà débuté, avec une adoption plus large prévue pour l'année prochaine. Visa parie sur le fait que ce qui semble futuriste aujourd'hui pourrait bientôt devenir une alternative pratique aux tâches d'achat banales.
Mais pourquoi Visa s'engage-t-elle dans cette voie ? Après avoir passé des mois à travailler avec des développeurs d'IA pour résoudre les obstacles techniques, Visa voit une opportunité unique d'améliorer l'expérience d'achat des consommateurs. Pour les entreprises émergentes dans le domaine de l'IA, ce partenariat pourrait également leur permettre de rivaliser avec des géants technologiques comme Amazon et Google, qui sont déjà en train de développer leurs propres agents d'IA.
Malgré toutes ces promesses, le concept d'"IA agentique" reste en grande partie théorique. Bien que les démonstrations des capacités de ces agents soient impressionnantes, leur application pratique dans le monde réel est encore limitée. Pour l'instant, la plupart de ces agents sont des versions retravaillées de modèles de langage, capables de traiter des requêtes simples, mais peinent à gérer des transactions financières complexes.
Forestell souligne que si ces agents commencent à exceller dans la recherche et la découverte de produits, ils rencontrent des difficultés lorsqu'il s'agit de gérer les paiements. Souvent, ils en arrivent à dire au consommateur : "Vous devez effectuer l'achat vous-même." Visa se positionne alors comme un acteur clé, offrant aux agents d'IA un accès plus simple et sécurisé aux fonds nécessaires pour réaliser des achats.
À une époque où les systèmes de paiement numériques, tels qu'Apple Pay, prennent de l'ampleur, Visa propose un processus similaire pour permettre aux agents d'IA de travailler au nom des consommateurs. Cette démarche vise à rassurer les utilisateurs, les banques et les commerçants quant à la légitimité des transactions effectuées par ces agents.
Cependant, il n'est pas question pour Visa de remplacer complètement l'expérience d'achat humaine. Au contraire, l'idée est de faciliter les tâches qui peuvent sembler ennuyeuses ou trop complexes pour certains consommateurs. Imaginez un agent d'IA qui s'occupe de vos courses ou de vos réservations de voyage, vous laissant plus de temps pour profiter d'autres aspects de votre vie.
Face à une dette de carte de crédit atteignant des sommets, les inquiétudes concernant les dépenses excessives sont légitimes. Forestell assure que les consommateurs établiront des limites claires pour leurs agents d'IA, maintenant ainsi un contrôle sur leurs finances. Au début, ces agents reviendront vers les utilisateurs pour obtenir leur approbation sur des achats spécifiques. Avec le temps, ils pourraient gagner en autonomie, en étant capables d'effectuer des transactions jusqu'à un certain montant, tout en respectant les paramètres définis par l'utilisateur.
L'attrait croissant pour cette initiative réside également dans la possibilité pour les agents d'IA d'accéder à des données historiques sur les achats, avec le consentement des utilisateurs. Cela permettrait de personnaliser les recommandations, rendant l'expérience d'achat encore plus fluide et adaptée. Par exemple, si vous recherchez le meilleur ordinateur portable, l'IA pourrait s'appuyer sur vos précédents achats pour affiner ses suggestions.
Alors que Visa trace la voie vers une nouvelle ère d'achats automatisés, le paysage du commerce numérique est en pleine mutation. Les consommateurs sont-ils prêts à confier leurs décisions d'achat à des agents d'IA ? Quelles seront les répercussions de cette évolution sur nos habitudes de consommation ? Et surtout, comment cette révolution technologique influencera-t-elle notre relation avec l'argent et le crédit ?
En conclusion, alors que nous nous dirigeons vers un avenir où l'intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important dans nos vies, il est essentiel de réfléchir aux implications éthiques et pratiques de cette évolution. Sommes-nous prêts à laisser des machines gérer nos finances ?
PS : La principale avancée de Visa en matière d'agents IA pourrait transformer nos achats quotidiens, tout comme Zenbaia, une plateforme qui permet de créer des agents intelligents utilisant l'IA générative de manière simple et efficace.
Source originale : Matt O’Brien, Visa veut donner à l’intelligence artificielle « agents » votre carte de crédit - AP News