Louis, pourriez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à fonder Hyperstack?
J’ai suivi une école de commerce avec un master en finance, mais l’envie d’entreprendre est arrivée très tôt. Pendant mes études, j’ai lancé une première société. Plus tard, j’ai suivi le bootcamp du Wagon pour apprendre les bases de la programmation et, surtout, comprendre la méthodologie produit derrière un logiciel ou un SaaS. En 2021, je me suis plongé dans le no-code. J’ai commencé à automatiser des tâches grâce à Zapier et Airtable, ce qui m’a permis de mesurer l’impact direct de l’automatisation sur l’efficacité d’une équipe. J’ai ensuite passé deux ans chez Actiondesk, une start-up basée à à San Francisco proposait un tableur connecté aux bases de données. Là, j’ai découvert à quel point beaucoup d’entreprises n’exploitaient pas leurs données et perdaient du temps sur des processus manuels. J’ai compris que les barrières à l’entrée pour des projets data ou d’automatisation avaient disparu. C’est ce qui m’a poussé à créer Hyperstack : aider les entreprises à moderniser leurs opérations grâce au no-code, à la data et, plus récemment, à l’intelligence artificielle.
Comment voyez-vous l'évolution de l'adoption de l'intelligence artificielle dans les entreprises de taille moyenne, et quelles sont les réactions les plus fréquentes de vos clients face à cette technologie?
L’adoption de l’IA progresse, mais la majorité des entreprises ne sont pas prêtes. Les processus internes sont rarement normalisés et les données restent dispersées entre plusieurs outils qui ne communiquent pas. Avant de déployer des projets d’IA ambitieux, nous commençons donc par structurer les données, automatiser les tâches et connecter les systèmes. Une fois ces bases en place, les équipes découvrent le potentiel de l’IA mais expriment souvent deux inquiétudes : la crainte d’un impact sur l’emploi et l’impression de manquer le virage technologique. Dans la pratique, près de 80 % des demandes d’IA que nous recevons sont en réalité des projets d’automatisation avancée. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire pour clarifier ce que l’IA peut réellement apporter.
En tant qu'expert en no-code et IA, quelles sont selon vous les plus grandes barrières à l'adoption de ces technologies chez les entreprises traditionnelles?
Les principaux freins sont toujours les mêmes. Les données sont mal structurées et les processus métiers insuffisamment définis. Sans une base solide, les projets échouent ou restent à l’état de pilote. La deuxième barrière est culturelle. Beaucoup d’équipes ne savent pas ce qu’il est possible de faire avec ces technologies et hésitent à modifier leurs habitudes de travail. Le plus grand concurrent n’est pas une autre agence, mais l’inertie interne.
Avec votre expérience chez Actiondesk et Hyperstack, quelle est l'erreur la plus courante que vous voyez les entreprises commettre lorsqu'elles intègrent l'IA dans leur stratégie?
La faute la plus courante est de lancer un projet sans mesurer le retour sur investissement. Beaucoup d’entreprises veulent “faire de l’IA” pour suivre la tendance, sans cadrer le projet ni définir des objectifs mesurables. Chez Hyperstack, nous commençons toujours par un audit des processus, puis nous chiffrons les gains attendus. Nous visons au minimum un retour sur investissement multiplié par trois pour justifier l’effort.
Pourriez-vous détailler comment Hyperstack aide les entreprises à repenser leur stack data ? Quels sont les avantages concrets que vous observez chez vos clients post-implémentation?
Repenser une stack data commence par identifier les seules sources de données utiles et par supprimer les outils redondants. Nous aidons ensuite nos clients à sélectionner les indicateurs vraiment stratégiques, souvent cinq ou six KPI suffisent pour piloter une activité. Une fois la donnée centralisée et normalisée, l’entreprise gagne en visibilité immédiate. Les équipes peuvent analyser leurs opérations en temps réel et explorer des indicateurs plus fins pour créer de nouvelles opportunités.
Alors que l'IA devient de plus en plus omniprésente, comment voyez-vous l'évolution du développement no-code dans les prochaines années?
Le no-code et le low-code vont continuer à se développer, même à l’ère de l’IA. Les outils deviennent de plus en plus puissants, mais la valeur ne se limite pas à leur utilisation. Ce qui compte, c’est la méthodologie. Nous menons chaque projet comme un vrai projet tech : architecture de données, user stories, et gestion rigoureuse. Que l’on parle de no-code, de low-code ou de “vibe coding”, notre approche reste la même : comprendre le besoin métier et livrer un résultat mesurable.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs qui cherchent à intégrer l'IA dans leur modèle d'affaires afin de réussir et d'innover sur le marché actuel?
Aux jeunes entrepreneurs qui veulent intégrer l’IA dans leur modèle, je recommande de rester concentrés. Il est facile de se perdre dans l’abondance de nouveaux outils. Mieux vaut choisir trois ou quatre solutions clés dans son secteur, en devenir expert et limiter la veille technologique à un créneau précis chaque jour. L’important est de garder une vision claire et d’éviter la dispersion.
Louis Adam est le fondateur d'Hyperstack, une agence spécialisée dans l'optimisation des entreprises par le biais de l'IA, du no-code et de la data. Il a déjà accompagné plus de 60 clients, des startups aux multinationales. Hyperstack digitalise leurs processus grâce à l’IA, au no-code et à la data. Sa mission est d’automatiser, accélérer et optimiser les workflows pour gagner en efficacité. Louis a également été Chief of Staff chez Actiondesk, une entreprise acquise par Datadog. Il a une formation en développement web et un master en finance et management.