
Dans un contexte où 90 % des administrations aspirent à expérimenter les capacités de l'IA agentique d'ici trois ans, le rapport du Capgemini Research Institute révèle un enthousiasme palpable au sein des institutions publiques. Pourtant, cet engouement est terni par des défis structurels majeurs : des données éparpillées, des silos organisationnels et des compétences insuffisantes. En France, malgré des initiatives prometteuses, le chemin vers une adoption à grande échelle de l’IA demeure semé d'embûches. Le manque de maturité en matière de gestion des données est un frein considérable. Moins de 25 % des organisations publiques se jugent prêtes sur les piliers essentiels d'une stratégie data efficace. La question se pose alors : comment établir des fondations solides pour construire un avenir numérique durable ?
En effet, le rapport met en lumière une réalité préoccupante : seules 10 % des administrations affichent une maturité satisfaisante concernant leurs infrastructures, tandis que la culture autour des données et les compétences en IA sont encore à des niveaux très bas. Les systèmes d’information cloisonnés et la faible automatisation des flux entravent l’interopérabilité des outils et des projets. Le partage de données, vital pour l'entraînement de modèles efficaces, reste embryonnaire, avec seulement 35 % des acteurs publics ayant initié une mutualisation. Cette situation pose une question cruciale : comment les administrations peuvent-elles collaborer efficacement pour optimiser leurs ressources et améliorer leurs services ?
Malgré ces défis, la France montre des signes encourageants de volonté politique. Les administrations centrales et locales multiplient les initiatives autour de l’IA, cherchant à transformer la relation avec les citoyens et à améliorer l’efficacité de l’action publique. Cependant, cette volonté se heurte à un paradoxe : le soutien structurel nécessaire pour un déploiement à grande échelle est encore insuffisant. Les fonctions de Chief Data Officer et Chief AI Officer, bien que présentes, peinent à exercer une influence significative sur les projets, souvent entravés par un manque de clarté dans leur périmètre d'action et une gouvernance partagée. La question se pose alors : comment renforcer le leadership et la coordination nécessaires pour faire avancer les projets d'IA dans le secteur public ?
Un autre enjeu fondamental réside dans la formation des agents de la fonction publique. En dépit de la présence croissante de Chief Data Officers, la sensibilisation aux enjeux de l'IA et la formation des agents non techniques sont encore largement insuffisantes. La capacité à recruter des talents qualifiés constitue un obstacle majeur à la concrétisation des ambitions. Alors que 73 % des administrations disposent d'un Chief Data Officer, le défi reste de s'assurer que ces rôles soient véritablement intégrés dans la stratégie globale. La question se pose : comment élever le niveau de compétence de la fonction publique pour tirer pleinement parti des avantages de l'IA ?
Parallèlement, la thématique de la souveraineté numérique émerge comme une préoccupation centrale. Avec 64 % des organisations craignant pour la sécurité de leurs données et 58 % pour celle du cloud, la dépendance à des solutions étrangères pousse les administrations à explorer des alternatives comme les espaces de données communs européens. Cela soulève une question cruciale : comment les décideurs peuvent-ils garantir la souveraineté technologique tout en adoptant des technologies innovantes ?
Face à ces défis, le rapport de Capgemini appelle à une approche pragmatique. Plutôt que de viser des refontes systémiques, il est préconisé de privilégier des programmes de modernisation progressifs basés sur des cas d’usage spécifiques. La gouvernance des données doit être renforcée, et l'interopérabilité doit devenir une priorité. Cela nécessite des mandats clairs pour les CDO et CAIO, ainsi qu'un alignement fort avec les métiers. La question se pose alors : quelles stratégies peuvent être mises en place pour assurer une gouvernance efficace des données dans le secteur public ?
Enfin, l’impact environnemental de l’IA se présente comme un enjeu de plus en plus pressant. Bien que 75 % des organisations soient préoccupées par l'impact écologique de l'IA générative, seulement 59 % ont pris des mesures concrètes. La soutenabilité de la transition numérique sera cruciale pour sa légitimité. Comment les administrations peuvent-elles intégrer des pratiques durables dans leurs projets d'IA ?
Alors que l'IA n'est plus une possibilité lointaine mais une réalité incontournable, les administrations doivent naviguer habilement entre les défis et les opportunités pour améliorer les services publics et accroître leur efficacité. Accepter ce changement systémique exige une infrastructure de données robuste, accessible et partagée. Cela soulève des questions sur la manière dont les administrations peuvent prendre des décisions technologiques éthiques et durables tout en minimisant leur impact environnemental.
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Source : rapport du Capgemini Research Institute, consultable sur leur site web.